dimanche 1 mars 2020

En colère ?

Je suis triste. Peut-être en colère aussi, je ne sais pas. Quelqu'un à l'intérieur est en colère, oui, mais moi, suis-je en colère ? Je ne sais pas.

J'envisage d'écrire un mail pour rompre définitivement avec une amie. Ex amie. Il n'y a plus rien de bon dans cette relation et pourtant elle me manque. Les petits hurlent leur manque à l'intérieur et ça me fait pleurer et peut-être rager aussi. Peut-être. Je lui en veux d'avoir détruit notre amitié, je lui en veux de me rejeter, je lui en veux de mon incapacité à tourner la page. Injuste ? Peut-être.

Une partie de moi veut lui renvoyer en pleine face toutes les horreurs endurées, une autre partie de moi veut renouer avec elle et faire comme si de rien.

Je me roule une clope, puis j'oublie que je m'en suis déjà roulé une et m'en roule une autre. Je suis dans un état second, je n'ai pas la notion du temps qui passe. Je suis triste. En colère aussi, peut-être.

samedi 29 février 2020

Mosaïque

Aujourd'hui, je suis allée en ville acheter du matériel pour faire de la mosaïque. J'en fais déjà à l'hôpital de jour, mais je voulais mon propre matériel et pouvoir en faire à la maison, d'autant plus que c'est bientôt l'anniversaire de mon homme et que j'aimerais faire quelque chose pour lui. Ça me convient bien, la mosaïque. Plein de morceaux cassés qu'on rassemble. Comme moi.

J'ai acheté une pince, des pinceaux et des petits carrés de mosaïque. Reste à trouver le motif et le support.

J'ai fait un rêve

Cette nuit, j'ai fait un rêve. J'ai rêvé que j'écrivais un livre et tout le scénario m'est apparu, c'était particulier. Il y avait des tas de gens qui dormaient à même le sol dans un appartement, un café avec un train qui passait quasiment devant la fenêtre et un vélo d'appartement. Le reste est flou. Mais dans le rêve, c'était clair. Limpide. Il y avait une vraie histoire. Dommage que je n'ai pas réussi à maintenir les détails vivants.

J'aime rêver. Mon traitement fait que je me rappelle rarement avoir rêvé. Mais parfois, comme cette nuit, les rêves me reviennent avec une telle force et clarté, c'est fou.

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J'ai envie d'aller en ville cet après-midi. Reste à motiver les troupes. Sinon j'y vais toute seule, je crois. J'ai envie de m'acheter de quoi faire de la mosaïque et peut-être un livre ou deux. Je sais que notre aîné a envie de s'acheter un truc pour sa Switch. Mon mari et la petite, je ne sais pas.

vendredi 28 février 2020

Quand ça va bien

A chaque fois quand je dis que ça va bien, je rechute. Peut-être pas aussi profondément, peut-être pas aussi longtemps, mais je rechute.

La dernière fois, c'était lundi. Ou mardi. Je ne me rappelle plus. Si, je me rappelle des bribes. C'était mardi. Parce que lundi, il faisait beau et je suis allée me promener autour du lac avec le groupe de marche à l'hôpital de jour.

Mardi donc. J'avais vu une infirmière en ville le matin. Je lui avais dit que ça allait beaucoup mieux et que j'avais fait des progrès depuis la dernière fois. Nous avons fait un travail d'encrage de mes progrès. Du fait que j'arrive maintenant à dire non. A mettre des limites. Mais vers la fin de l'entretien, nous avons évoqué le fait que la prochaine séance serait la dernière. Je lui ai dit que je ne voulais pas que ce soit la dernière séance, sur quoi elle m'a répondu qu'elle soigne toujours la fin. La fin d'un soin, la fin d'un pansement, la fin d'une relation.

Flashback. Je me suis retrouvée ce soir-là, avec mon bébé mort sur le canapé, sans aucune possibilité de retour en arrière. En sachant que j'étais partie faire les courses sans lui dire au revoir et que, en revenant, c'était trop tard.

Évidemment, l'infirmière ne m'a pas laissé repartir sur ces images-là. Sur les larmes qui me venaient de nulle part inonder mon visage. Nous en avons parlé et elle m'a tenu les mains et j'ai pleuré. Je ne sais pas combien de temps ça a duré. Je sais juste que j'étais dans un état second en partant. Stone. Comme si j'avais fumé.

Vite, vite, rentrer faire à manger pour les enfants, puis vite, vite aller voir ma psychologue. Je ne me rappelle de rien de cet entretien. Peut-être que c'était ce jour-là que je lui ai montré une photo de mon bébé mort. Peut-être.

Je me rappelle qu'elle m'ait tenu les mains, elle aussi. Deux fois même. Je regardais son tatouage sur son bras pendant qu'elle me tenait les mains. Je me rappelle que j'étais incapable de rentrer après notre entretien et je suis allée parler avec une infirmière. Je ne sais pas ce que je lui ai dit. Je pense que je lui ai parlé de mon ex-amie, mais je ne suis pas sûre.

Le lendemain matin, mercredi donc, rebelote. Je devais participer au Qi gong, mais j'en étais incapable, d'autant plus que la co-animatrice, une infirmière, n'était pas là. J'ai eu un entretien avec une autre infirmière qui a réussi à m'obtenir un nouvel entretien avec ma psychologue.

Aucun souvenir de cet entretien non plus. Mise à part que j'ai pleuré.

Après l'entretien, je suis allée fumer une clope puis je suis remontée en arts plastiques. C'était quasiment la fin de la séance, mais j'ai découpé quelques morceaux pour ma mosaïque avant de partir. Je suis restée quelques minutes en bas, puis je crois que je suis rentrée. Probablement. C'était l'heure de faire à manger pour les loulous.

Mais ça, je ne me le rappelle pas. 

jeudi 27 février 2020

Une vie troublée

Autant le dire tout de suite : j'ai une vie assez troublée. Dans tous les sens du terme. (1) Ma vie est floue et j'en ai oublié des pans entiers. (2) Elle est d'apparence stable, mais à l'intérieur, c'est le chaos. (3) Je souffre d'un trouble. Enfin, plusieurs troubles, mais un en particulier. Il s'agit du trouble dissociatif de l'identité.

J'espère que mes mots / maux pourront contribuer à une meilleure reconnaissance et prise en charge de ce trouble encore méconnu, du moins en France.